La généalogie réserve parfois de violentes surprises. Le souvenir transmis n’est pas forcément synonyme de vérité et les oublis volontaires cachent parfois des drames, plus souvent quelques péchés, véniels ou non.
On connaît, par exemple, le cas célèbre du poète Louis ARAGON qi découvre à l’âge adulte et au moment même de partir sur le front en 1914 que sa soeur est sa mère, son parrain, son père et ses parents, ses grands parents.
Pour lui, ce n’est pas la généalogie qui le lui apprend mais son géniteur lui-même. Il écrira plus tard d’une plume amère : "mon père ne voulait pas que je puisse être tué sans savoir que j’avais été une marque de sa virilité...".
La tradition familiale conserve parfois, de génération en génération, le souvenir d’un ancêtre mythique que la recherche va déboulonner de son piédestal.
On connaît peu ce titre de notoriété, institué sous le premier Empire, que constituait la liste des "masses de granit". On rangeait dans cette catégorie honorifique les cinq cents personnes les plus riches et les plus en vue du département. Jugez de la déconvenue du descendant curieux qui apprend que l’ancêtre, paysan enrichi, avait été exclu des listes pour illétrisme ou mieux pour quelque petite entorse à la loi.
Enfin les généalogistes professionnels connaissent bien les personnes qui les consultent en leur demandant de retrouver les preuves de leur appartenance à telle ou telle famille de haute noblesse, tradition orale répétée parfois depuis des générations. Petits et gros mensonges surgissent donc parfois sur la route du généalogiste amateur. N’en soyez pas surpris, n’en soyez pas offusqué, n’en gardez pas rancune au menteur disparu. Il n’était qu’un être humain et a droit à votre indulgence.