Message : Lettre ouverte au président de la SAGA |
Auteur : Denis FONT
Date : 22/10/2004 22:18
J'ai adressé, le 18 juillet 2004, le courrier ci-dessous à l'attention de la S.A.G.A. :
Denis FONT Adhérent N° 1156 Madame, Monsieur, Je suis adhérent depuis déjà quelques années et jai participé à lopération de numérisation des registres ; jai numérisé 6 des 7 registres de Borée, en 2000 et 2001. Jai cessé volontairement et immédiatement ce travail lorsque, ayant effectué la numérisation du premier registre de Saint Martial (demandé explicitement dans ce but) et envoyé le résultat de mon travail, il ma été demandé de ne plus effectuer de numérisation sauvage. Jai lu dans « Origines Ardéchoises », à cette époque là, que la SAGA avait conclu un accord avec une société pour obtenir des CD-ROM vierges à un prix intéressant pour permettre aux adhérents de réaliser les « masters » et la duplication de ces dits masters. Je nen ai jamais vu la couleur. A lépoque également, il avait été clairement indiqué que ces CD-ROM seraient destinés à être prêtés aux adhérents équipés dinformatique à la place des registres ; la SAGA se réjouissait à lavance des économies postales quelle allait réaliser. Dans leuphorie du moment, il avait même été annoncé quils seraient vendus aux adhérents intéressés. Et puis, le temps passant, il devenait de plus en plus clair quil ny aurait ni prêt, ni vente. Et pour justifier cette décision, la SAGA invoque le piratage et la publication sur Internet. Comme si le piratage en question et la publication sur Internet ne pouvaient être le fait dadhérents photocopiant ou photographiant les registres en prêt ? Comme si tous les généalogistes internautes disposaient dun espace web suffisamment important pour y placer le contenu de un ou plusieurs CD-ROM ? Les espaces alloués par les fournisseurs daccès sont de 100 Mo et la capacité dun CD-ROM de 700 à 900 Mo. Je pense que, jugeant ces arguments insuffisants pour convaincre ses adhérents, la SAGA invoque alors une réglementation à venir de la Direction des Archives de France, mais celle ci tarde à paraître, de laveu même des responsables de la SAGA, comme chacun peut le lire dans le compte rendu de lassemblée générale du 18 mars 2004 publié dans le dernier numéro de « Origines Ardéchoises ». Je ne parviens pas, et je doute être le seul, à comprendre que lon puisse appliquer par anticipation une hypothétique réglementation dont on ne connaît pas le moindre mot. Je ne suis pas loin de penser que les bénévoles qui, comme moi, ont numérisé les registres, les ont gravé sur des CD-ROM fournis par eux, selon les normes ou les consignes que la SAGA leur avait donné à lépoque (mais dont la qualité est critiqué aujourdhui), en leur faisant miroiter le prêt ou la vente en fin dopération, se sont fait gruger. Est il nécessaire de dire que cette perspective ne me plaît pas ? Quel intérêt ai je aujourdhui à rester adhérent à la SAGA ? Léventualité de pouvoir disposer des CD-ROM représentait un attrait qui a disparu. Il reste le prêt des registres mais dont le fonctionnement est très contraignant et cher. Je suis absolument allergique aux « pompes à fric » que sont le minitel ou les services commerciaux, dits dentraide, qui pullulent sur Internet, et je nai jamais rien vu dans les colonnes de « Origines Ardéchoises » qui pourrait laisser à penser que la SAGA proposerait un jour à ses adhérents le système Généabank qui a été choisit par de nombreuses autres associations. Ce système là offre un réel service aux adhérents de la part des associations qui lont choisi ; les adhérents peuvent obtenir gratuitement leurs informations sur lobjet de leur recherche, si ces informations figurent dans les relevés de lassociation, bien sûr. Je nose pas imaginer que cest la crainte de voir se tarir les sources juteuses du minitel et autre service web qui guident les décisions concernant les CD-ROM et Généabank. Je souhaiterai que ce courrier soit porté à la connaissance des adhérents de la SAGA, au congrès dété ou dans « Origines Ardéchoises », comme la réponse que vous ne manquerez certainement pas dy donner. Je vous prie dagréer, Madame, Monsieur, lexpression de mes meilleures salutations.
Mon courrier à eut l'honneur d'une réponse, du Président en personne (je vous fait grâce de l'en-tête) : Montpellier le 4 septembre 2004,
Monsieur,
Vous avez, c'est un fait, numérisé six registres sur les 2.000 qui ont été traités. Cela ne vous donne pas le droit de manifester à la fois votre mauvaise foi et votre indigne médisance. Votre courrier laisse entendre que les animateurs de notre association s'enrichissent aux dépens des adhérents. Nous aurions souhaité trouver en vous autant de dévouement et de désintéressement qu'en déploient les quelques responsables résidant à Privas et qui font fonctionner jour après jour les services de la SAGA, et cela tout à fait bénévolement et même souvent à leurs propres frais.
Nous n'avons conclu d'accord avec personne pour obtenir des CDROM à un prix intéressant. Une firme nous a donné gratuitement un carton de CDROM qui ont été distribués aux personnes qui ont fait le plus grand nombre de numérisations. Cest tout. Cette manne gratuite est épuisée depuis longtemps.
Je n'ai pas l'intention de demander au Comité de Lecture de publier votre lettre sur le journal de la SAGA. Si vous n'avez aucun intérêt à demeurer adhérent à la SAGA, nous vous conseillons de la quitter . Elle n'a pas d'intérêt non plus à vous retenir car nous tenons aux sentiments réciproques de confiance et de bonne camaraderie qui nous unissent.
Dr Michel GUIGAL, président.
Devant la difficulté de faire connaître son opinion aux autres membres de cette association, je me vois contraint de répondre à Monsieur GUIGAL sous la forme d'une lettre ouverte, publiée sur le forum de l'association et sur ceux fréquentés par les membres de la SAGA.
Mon courrier avait pour but de faire part de mon mécontentement face au non respect des engagements pris par la SAGA dans l'opération de numérisation. Même si j'ai pu écrire des choses qui ne font pas plaisir, je me suis efforcé de rester courtois et de ne pas oublier la plus élémentaire des politesses.
Vous rappelez que j'ai numérisé six registres sur les 2 000 qui ont été traités, voulant sans doute souligner que c'est peu ; je vous l'accorde, en effet, cela ne représente pas grand chose. Je note toutefois que la SAGA se félicite de regrouper 1 600 adhérents et que les 2 000 CD réalisés représentent 1,25 CD par adhérent, ce qui me place tout de même au-dessus de la moyenne ; autre façon de voir les choses, si chaque adhérent en avait numérisé autant que moi, vous en auriez aujourd'hui 9 600. Cela ne me donne, évidemment, aucun droit particulier et vous aurez remarqué que je n'en revendique pas. Cela ne vous autorise pas non plus à évoquer ni quelque mauvaise foi que ce soit de ma part, ni aucune "indigne médisance"dont vous êtes bien incapable de faire la démonstration ; car enfin, - Est ce moi qui ai écrit : "la mise sur CDRom, non pas des tables seulement, mais cette fois de l'image des actes eux mêmes, c'est à dire l'équivalent de nos registres. Cette solution aurait de nombreux avantages : elle permettrait le prêt de ces CDRom à domicile, glissé dans une simple lettre, au lieu des lourds colis de registres, elle permettrait aussi la vente de ces CDRom pour ceux qui désirent les posséder.Enfin la perte d'un registre ne serait plus, comme aujourd'hui, une catastrophe puisqu'on pourrait facilement les reproduire à partir du CDRom" (Cf. Origines Ardéchoise N° 13, mars 2000, page 19) ?
- Est ce moi qui ai écrit, dans un article d'une page intitulé "Aux actes, citoyens, la gravure est engagée !" : "... Cerise sur le gâteau, l'avantage suprême est que sous certaines conditions, qui ne sont pas pour l'heure, totalement définies, les adhérents pourront louer, voir dupliquer ou acquérir à un prix modeste, les CDRom de leur choix. Ils pourront ainsi disposer et consulter, sans limite de temps, chez eux, l'ensemble du contenu des registres et des tables. Avoir tous les registres de la SAGA que l'on veut, chez soi, en permanence, ça fait rêver, non ?" (Cf. Origines Ardéchoise N° 15, septembre 2000, page 14) ?
- Est ce moi qui ai écrit : "Nos dix bénévoles actuels ont permis d'accumuler les masters de près de 100 volumes et la scanérisation des volumes continue. Pour l'instant la diffusion n'est pas encore envisagée car il faut disposer au préalable d'un minimum de masters ; par ailleurs, il nous faut définir une politique de diffusion ainsi que les modalités concernant les conditions de copies et d'envoi." (Cf. Origines Ardéchoise N° 17, mars 2001, page 20) ?
- Est ce moi qui ai écrit : "Toutefois, nous pourrons bénéficier, grâce aux relations étroites que nous entretenons avec la firme BD Concept, éditrice du logiciel de généalogie "Hérédis" élaboré avec le concours de la SAGA, la fourniture de CD Roms vierges à des prix particulièrement attractifs. Ceci nous permettra d'assurer gratuitement la fourniture des CD vierges à tous nos bénévoles qui participeront informatiquement à la mastérisation ou à la duplication." (Cf. Origines Ardéchoise N° 19,septembre 2001, pages 16 & 17) ?
- Est ce moi qui ai écrit : "Il semble donc qu'une législation, ou tout au moins une réglementation interne aux Archives, se mette en place pour cette diffusion publique. Dès que possible et en tenant compte de cette réglementation, nous mettrons en route un service de prêts des CDRom." (Cf. Origines Ardéchoise N° 27, septembre 2003, page 16) ?
- Est ce moi qui ai écrit : "Plutôt que de sombrer dans l'illégalité en diffusant notre travail de numérisation, pourquoi ne pas permettre à l'Ardèche de jouer une fois de plus son rôle de "terre d'audace" en donnant au service d'Archives la possibilité de se placer en tête de cette compétition. Ce pourrait être les Archives elles mêmes (quelle audace, effectivement !) ... Reste à obtenir maintenant l'accord du Conseil Général de l'Ardèche et de négocier les conditions de cet accord. Les tables alphabétiques que nous avons établies et qui sont notre propriété ne seront pas diffusées puisqu'elles sont accessibles sur nos serveurs Minitel 3617 ABMS et 3617 GENEALOGY " (Cf. Origines Ardéchoise N° 30, juillet 2004, page 8) ?
Je pourrais encore citer de nombreux articles du journal pour appuyer cette "mauvaise foi" que vous avez déceler dans mes propos ; et vous avez certainement raison car, en la matière, vous me semblez être un spécialiste qui n'a de leçon à recevoir de personne.
Depuis la réception de votre réponse, j'ai lu et relu mon courrier ; même en faisant preuve de beaucoup d'imagination, je n'ai pas réussi à trouver par quelle phrase je laisserai entendre que les animateurs de la SAGA s'enrichissent aux dépens des adhérents. Vous avez trouvé ce prétexte pour éviter de répondre aux questions posées et masquer votre embarras ; mais, je n'en doute pas, vous aviez très bien compris. Bien que n'étant pas très prolixe sur les aspects financiers dans les comptes-rendus d'assemblées Générales ou de Congrès, j'ai pu noter, toujours dans ma bible "Origines Ardéchoises", et pour ne parler que de la période récente :
Origines Ardéchoise N° 17 - Consultation des registres à Privas : forfait de 50,00 F la demi-journée - Bilan 2000 : solde créditeur 23 428,06 (153 678,00 F) contribuent à ce résultat Prêts de registres 17 531 , Télématique (minitel) : 4 421
Origines Ardéchoise N° 21 - Bilan 2001 : solde créditeur 35 460,00 (232 602,35 F) contribuent à ce résultat Prêts de registres 30 564 , Télématique (minitel) : 9 698
Origines Ardéchoise N° 23 Le Président soulève enfin le problème des ressources de l'association en rappelant que le dépassement du plafond existant dans les statuts de l'association peut entraîner des modifications dans la structure financière de la SAGA, en particulier au niveau de la T.V.A. Ce point sera étudié lors de la prochaine Assemblée Générale dont la date devrait être fixée plus tard ...
Origines Ardéchoise N° 27 - Bilan 2002 : solde créditeur 36 189,00 (237 384,28 F) sans plus de précision en l'absence du trésorier
Origines Ardéchoise N° 28 - Service d'entraide : forfait 4,00 + 2,00 par acte
Origines Ardéchoise N° 30 - Bilan 2003 : pas de chiffres Il faudra se contenter d'une information disant que le compte d'exploitation présente un excédent assez conséquent, que le bilan laisse apparaître une trésorerie très saine, que l'association n'est pas endettée et dispose d'une importante réserve de trésorerie.
Quel est le montant de cette réserve ? Pour quelle destination ?
Je pensais, naïvement sans doute, avoir adhéré à une association à but non lucratif ... mais je me laisse emporter par mon indigne médisance. Si je n'était pas aussi indigne et médisant, je me serais installé à Privas pour renforcer les "quelques responsables" qui travaillent bénévolement ... à enrichir leur association ; seulement voilà, j'ai une autre conception du bénévolat, de l'entraide, de la généalogie et de la préservation des registres, une conception où il n'est jamais question d'argent, de faire payer l'entraide, les relevés, les photos d'actes, une conception sans cotisation, basée sur l'échange. Bref du vrai bénévolat, pour lequel j'estime n'avoir pas de leçon à recevoir, surtout de la part de ceux qui sont en train de dévoyer la Généalogie pour en faire un commerce.
Un rêve ? Non, une réalité bien vivante que vous pouvez vérifier
Retrouvez nous sur : Les Généalogistes de la vallée du Gier : http://geneagier.new.fr Le site de la généalogie et de l'histoire en Haute-Loire : http://www.geneal43.fr.st
Puisque nous n'avons pas d'intérêts réciproques, je quitterai la SAGA à l'expiration de cette année. En avance sur la période traditionnelle, je forme le voeu que les associations redeviennent ce qu'elles prétendent être, un outil au service des généalogistes par une entraide généreuse et gratuite (vous avez tous les registres d'Ardèche photocopiés et numérisés, que vous pouvez utiliser sans frais) et les garants de la pérennité des registres en mettant tout en oeuvre pour leur éviter de nouvelles manipulations destructrices ; à défaut, qu'elles disparaissent.
Nota : les numérisations sont la propriété de ceux qui les ont faites et les mettent à disposition de l'association. Personnellement, j'interdis que celles de Borée puissent être commercialisées sous quelque forme que ce soit, par l'association ou par des sociétés tiers avec lesquelles elle serait acoquinée. La consultation gratuite et la copie pour usage personnel sont seules autorisées.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes meilleures salutations.
Denis FONT
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