L'été est-il propice à la généalogie ?
On serait tenté de le croire dans la mesure ou la période estivale favorise un certain temps retrouvé, où il fait bon d'aller flâner en toute quiétude dans les mairies tranquilles ou les salles d'archives désertées par des vacanciers plus soucieux de faire trempette dans les eaux de la Méditerranée que de s'immerger dans les dossiers. En somme, une époque bénie pour retrouver ses racines en empruntant les chemins buissonniers qui nous feront découvrir le vieux mas écroulé où a vécu jadis quelque ancêtre. Hélas, ce schéma idyllique ne correspond malheureusement guère à la réalité. Certes, il y a le congrès. Encore faut-il que la date soit compatible avec la coqueluche du petit dernier, ou la venue inopinée du petit-fils. Ou avec le douloureux et imprévu lumbago, fruit d'une vive séance de jardinage. On peut aussi commander un registre à la SAGA. Malheureusement, par un hasard fâcheux autant qu'inexplicable, le fameux registre arrive précisément le jour où l'oncle Lucien et sa famille débarquent à l'improviste pour un séjour dont la durée correspond très exacte-ment aux huit jours de prêt. Et comme il faudra emmener les petits faire trempette et passer les soirées à jouer au tarot, bonjour la fructueuse lecture ! Il y a aussi vos chers enfants-parents qui, partant faire un stage de plongée en Corse vous confient, pour une période indéterminée, leur(s) charmant(s) et certes adorable(s) bambin(s), avec le(s)quel(s) vous pratiquerez plus aisément l'art d'être grand-père que l'art paléographique. Je passe sous silence les visites de voisinage, les invitations amicales pour aller aux champignons ou encore la proposition insensée de votre conjoint(e) de repeindre la cuisine.
Les routes surchargées ne facilitent guère les balades généalogiques. Comme les services d'urgence hospitaliers, la généalogie s'accommode mal de l'été : Archives plus ou moins fermées, mairies débordées, Postes incertaines, photocopieuse bloquée et ordinateur défaillant. Bref, tout pour vous inciter à renouer avec votre passion en des temps moins agités. Non, décidément, l'été n'est guère propice à la généalogie.