N°2 - 2ème trimestre 1997.
Alors, vous qui n'avez pas ( ou pas encore !) cédé au chant des sirènes de la généalogie, il faut que vous sachiez déjà ce qui vous attend si vous "craquez" un jour : sachez que ce jour-là, vous perdrez votre goût du jardinage, de la promenade, du sport, du bricolage. Vous perdrez même l'intérêt que vous portiez à une activité que nos amis italiens ont porté au rang d'un art et à qui ils ont donné un nom : le "farniente" ( fare niente: faire rien). Finie l'observation émerveillée du papillon qui passe, de la petite fleur bleue qui se cache, là sous l'herbette. Finie la longue et douce rêverie au soleil du printemps quand "le ciel est, par dessus le toit, si bleu, si calme". Ce jour-là, vous sombrerez définitivement dans l'anxiété morbide du chercheur toujours insatisfait: "Mais où donc ont-ils bien pu se marier, ces deux-là ? " " Et ce curé du 17° siècle, qui donc lui avait appris à écrire ?" " Et pourquoi écrivait-il sur du papier buvard ?" Ce jour-là, vous oublierez l'attrait des odeurs de cuisine pour leur préférer l'odeur de moisi des vieux grimoires. Ce jour-là, le seul paysage que vous deviendrez capable d'apprécier, c'est celui qu'offre l'écran du lecteur de microfilms. Ce jour-là, vous entrerez en généalogie comme on entre en religion: pour n'en plus sortir. Alors, vous qui rêvez de généalogie, poursuivez votre rêve. Laissez nous à notre misère et à notre réalité quotidienne.
A propos ! Je viens de trouver l'inventaire après décès de mon "3412".....: Youpi!
Michel GUIGAL