N°4 - 4ème trimestre 1997.
Interminable litanie d'événements heureux ou de catastrophes familiales, de fêtes et de deuils, de joies et de peines, les registres paroissiaux nous sont devenus familiers. Pourtant, on ne peut devenir blasé au contact des heurs et malheurs des hommes. L'émotion est toujours la même. Lequel d'entre-nous peut demeurer indifférent à la lecture de ces actes :
"Le jourd'hier est décédé.........âgé de dix ans et ce jourd'hui, son frère, agé de trois ans...." "Le dernier jour de l'année.......sont nés et ont été baptisés.....deux gémeaux.......L'un d'eux est décédé le soir même, l'autre ce premier janvier et ont été enterrés ensemble ce jour".
Le plus chevronné de nos chercheurs ne peut éviter cet instant d'émotion et s'oblige à lire l'acte jusqu'au bout. Qui ne s'est jamais laissé entraîner dans ces lectures adventices au cours desquelles on oublie le but de la recherche et où l'on parcourt les actes au gré des pages successives.
Ces instants de rêverie, s'ils sont stériles pour la recherche, ne sont jamais décevants. ce sont de véritables voyages dans le temps qui nous font pénétrer dans la vie quotidienne des gens d'autrefois, familles disparues qui, même si elles ne sont pas les nôtres, nous attachent et nous attendrissent.
Et l'on se prend à penser parfois que l'intérêt que nous leur portons fait que ces personnes disparues ne sont plus oubliées à jamais et par, là, en un sens, sont un peu moins mortes...
Michel GUIGAL